Fux
Johan Joseph Fux - Autriche 1660-1741
Depuis 1989 l’art public me fait progresser. L’ordinateur caché dans le socle joue les partitions que je compose sur mon traitement de lumière. Vers 2007 arrivent les premiers micro-contrôleurs ; minuscules et peu coûteux ils sont capables de lire eux aussi une partition. C’est inespéré. Les pièces d’exposition peuvent jouer des compositions ; tout comme pour mes œuvres monumentales urbaines.
Je me régalais à construire mes Luchrones et maintenant ma deuxième passion est la composition des partitions.
En 2014 mon traitement de lumière est devenu un véritable outil. Pour le nommer je réfléchis à la combinaison de 3 lettres qui sera la future extension des fichiers de partions que je compose. J’écoute souvent J.S. Bach sur l’ordinateur où je code, mais je trouve que “fichier.jsb” est un peu démesuré.
En plus d’écrire de la musique et d’être contemporain de Bach, Fux est célèbre pour son traité de composition (1725).
le traité de Fux “Gradus Ad Parnassum” est constamment réédité dans toutes les langues
Je découvre les règles de la polyphonie, combinaison de plusieurs parties musicales jouées ensemble. “Le canon” répète à l’identique un rythme décalé dans le temps, le contrepoint superpose et organise des lignes mélodiques distinctes pour former une polyphonie, “la fugue” énonce une phrase musicale entière avant que la suivante ne commence… Une bonne raison pour que, sous son inspirations, mes compositions aient depuis l’extension " .fux “.
Ce livre a inspiré de nombreux compositeurs dont Claude Debussy. Mon logiciel profite surtout des heures passées sur le piano droit de ma grand-mère. Les mots “ELCKÉ Paris” sont gravés depuis dans ma mémoire.
le clavier de l’inoubliable piano de ma grand-mère
Bien sûr j’ai mon clavier d’ordinateur ; mais dans ma tête le bon vieil Elcké garde la première place.
La Lettre à Elise - premières mesures
La lumière blanche, n’est pas comme la musique ; je n’ai pas de gamme - de couleurs dans ce cas - à explorer. Je n’ai qu’une couleur, mais ce n’est pas plus simple.
Chaque LED a une hauteur de lumière et, comme pour la notation musicale, c’est le “temps” qui va occuper le plus de place dans l’écriture de la partition avec 23 variables pour décrire la qualité de lumière, la rythmique, et les enchaînements.
copie d’écran de la version 35 de Fux réalisée en langage Python
Car les LEDs que nous voyons briller partout ne sont jamais allumées comme les lampes de nos parents. Les LEDs reçoivent de petites quantités d’énergie pendant un très court laps de temps. Le courant est découpé en une fréquence si élevée qu’à nos yeux d’humains la LED semble fixe. On peut s’en apercevoir quand il pleut : éclairées par des LEDs, les gouttes de pluie donnent l’impression surprenante de tomber en pointillés.
pour une meilleure luminosité le courant des LEDs est “haché” en tranches plus ou moins fines
Cette particularité est précieuse pour moi. Je peux faire varier la luminosité de mes Luchrones par mon programme seul. La lumière des LEDs devient semblable au son. Je crée une variation d’intensité de lumière tout comme on fait varier la tonalité d’un son.
video des premières mesures de la Coquille de Reims en 2023